Running et Chaussettes de compression : pourquoi 70 % des coureurs se trompent

Je me souviens de ma première paire achetée en urgence la veille d’un semi. Promesse : moins de fatigue, plus de vitesse, zéro crampes. Résultat : mollets engourdis au km 8 et une ligne d’arrivée franchie en pestant… contre les chaussettes. Avec le recul, le problème n’était pas la compression en soi, mais ma façon de m’en servir. Depuis, j’ai testé, mesuré, lu ce que montrent les études, et surtout observé ce qui marche vraiment sur le terrain. Verdict : la compression est utile, à condition d’éviter quatre erreurs courantes.

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1) Croire que la compression fait courir plus vite

C’est l’idée reçue n°1. Oui, la compression améliore le retour veineux, limite l’oscillation musculaire et peut réduire la perception de fatigue. Mais quand on regarde les essais en course réelle, le gain de performance pure est minime, parfois nul. Ce qui ressort le plus souvent, c’est un meilleur confort et moins de dégâts musculaires (marqueurs sanguins plus bas, courbatures atténuées) après l’effort, davantage qu’un chrono “magique” pendant l’épreuve.

Ce que je vois chez les coureurs qui s’obstinent : ils portent des chaussettes serrées comme un garrot en pensant “gratter” 1 % d’allure, puis finissent crispés, avec la foulée verrouillée. C’est l’inverse de l’effet recherché.

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À retenir : la compression est un outil de confort et de récupération, pas un booster de VO₂max. Utilise-la pour mieux encaisser et enchaîner les séances, pas pour transformer une allure.

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2) Porter la mauvaise pression (et la mauvaise taille)

C’est la deuxième raison qui fait échouer la majorité. La compression se mesure en mmHg. Les fourchettes les plus courantes :

  • 15–20 mmHg : compression “légère”, souvent suffisante pour l’endurance et le quotidien.
  • 20–30 mmHg : plus soutenue ; à réserver à ceux qui la tolèrent bien ou l’utilisent en récupération prolongée.

Le piège : prendre “le plus serré possible” en pensant “plus = mieux”. Résultat : pieds engourdis, fourmillements, voire douleurs de compression au tendon d’Achille. À l’inverse, trop lâche = aucun effet.

La prise de mesures doit être nette : tour de cheville au point le plus fin, tour de mollet au plus large, longueur talon → dessous du genou. Les marques sérieuses publient un tableau clair ; suis-le, même si ton ego préfère la taille d’en dessous.

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Check simple que j’utilise : après 10 minutes d’échauffement, j’interroge mes pieds. Si je sens des picotements ou un “pied qui s’endort”, je m’arrête et j’ajuste. Une compression qui te coupe l’envie de dérouler n’est pas la bonne.

3) Les mettre au mauvais moment

Là aussi, on confond tout. En pratique, il y a trois usages distincts :

Pendant l’effort (long, vallonné, répétitions impactantes)

Utile si tu as les mollets sujets aux micro-chocs ou si tu cours longtemps sur le bitume. Tu ne gagneras pas une minute, mais tu limiteras l’oscillation des muscles et parfois la perception d’inconfort en fin de sortie. Si tu testes en compétition, fais-le à l’entraînement d’abord.

Après l’effort (1 à 3 h)

C’est là que la compression brille. Les études pointent moins de DOMS (courbatures) et un retour plus rapide à une sensation de jambes “disponibles” le lendemain, surtout après séances de VMA ou sorties longues. Je la mets systématiquement dans l’heure qui suit un gros bloc, jambe surélevée + hydratation : cocktail simple qui marche.

Au quotidien (voyage, station debout)

Sur un long trajet voiture/train/avion, c’est du bon sens : moins de stase veineuse, mollets moins lourds à l’arrivée, meilleure sensation sur le premier footing du séjour.

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4) Confondre manchons et chaussettes (et oublier les pieds)

On parle beaucoup de compression du mollet, mais le pied et la cheville comptent tout autant pour le retour veineux et la proprioception. Les chaussettes complètes apportent un maintien plus homogène, alors que les manchons (mollet seul) laissent le pied libre. Les deux options sont valables, mais je vois souvent des coureurs sujets aux ampoules ou pieds lourds mieux réagir aux chaussettes qu’aux manchons.

Autre détail qui change tout : les coutures et les zones de renfort. Sur de longues distances, une couture mal placée au niveau des orteils peut ruiner ta course. Essaie tes chaussettes sur le modèle de chaussures que tu porteras en course, pas juste à la maison.

5) Oublier que la science parle surtout… de récupération

C’est le point clé qui met tout le monde d’accord : le signal scientifique le plus solide est l’effet positif de la compression sur la récupération perçue et objective (marqueurs musculaires, rebond sur la séance suivante), lorsque l’on respecte la graduation et la tolérance individuelle. Côté performance instantanée, c’est beaucoup plus variable et souvent négligeable.

Par expérience, ce que je ressens le plus : jambes moins “écrasées” le lendemain d’une sortie longue ou d’un 10 × 400 m, et possibilité d’enchaîner une séance technique propre plutôt qu’un footing “trainant”.

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6) Les cas où je les déconseille

  • Intolérance nette à la compression : fourmillements persistants, douleur, échauffements anormaux → on arrête.
  • Problèmes artériels périphériques ou pathologies veineuses particulières : avis médical d’abord.
  • Blessures aiguës du mollet : la compression n’est pas un pansement magique. On traite, on rééduque, puis on réintroduit.

7) Mon protocole fiable pour ne plus se tromper

Après pas mal d’essais, c’est la routine qui me donne les meilleurs résultats chez les coureurs que j’accompagne dans mes contenus :

  1. Choisir la graduation la plus basse tolérée
    Commence par 15–20 mmHg. Si tout est confortable et que tu veux un maintien plus marqué en récupération, teste 20–30 mmHg… mais seulement si la première passe sans gêne.
  2. Tester en conditions réelles
  • 2 footings EF de 45–60’ : focus confort, absence d’échauffement, liberté de cheville.
  • 1 séance avec impacts (côtes ou 1000 m sur bitume) : observe la sensation en fin de bloc.
  • 1 sortie longue : note les courbatures à J+1 vs sans compression.
  1. Réserver la compression stricte à deux contextes
  • Après les séances lourdes (1–3 h)
  • Pendant les sorties longues ou épreuves où tes mollets “vibrent” beaucoup
  1. Entretenir le trépied récupération
    Compression + hydratation/sodium + routine 10–15’ (automassage + mobilité). Cette combinaison vaut plus que n’importe quelle paire premium.

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8) Ce que je fais personnellement

  • En préparation 10 km : pas de compression pendant les séances rapides, oui après les 400/1000 m pour 2 h.
  • En prépa semi : oui pendant certaines sorties longues asphalte et systématique après.
  • En voyage : chaussettes légères 15–20 mmHg sur les trajets >3 h.
  • En trail : plutôt manchons si terrain très humide (échange thermique plus simple, changement de chaussettes facile).

Depuis que je l’utilise ainsi, je n’attends plus un “boost” immédiat. J’en attends une courbe de forme plus stable sur 6 à 8 semaines. Et c’est exactement ce que j’obtiens.

Prêt à les utiliser intelligemment ?

La compression n’est ni un gadget, ni une potion magique. C’est un levier de confort et de récupération qui aide à tenir le fil de l’entraînement, surtout quand les semaines s’enchaînent. Choisis la bonne pression, teste au bon moment, écoute tes sensations, et garde le reste des fondamentaux en place : endurance, progressivité, sommeil, et un peu de renfo.

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