Je me souviens très bien du jour où ma paire “préférée” m’a rappelé à l’ordre. Sortie tranquille, rebond moins franc, gêne au tibia… et ce doute : “je la garde encore ou je la change ?”. Pendant des années, on s’est contentés d’une fourchette large — 400 à 600 km —, d’un coup d’œil à la semelle extérieure et d’un peu d’instinct. Le vrai sujet, pourtant, se joue à l’intérieur : l’état de l’amorti. C’est exactement là que cette innovation accroche.
On parle d’un capteur ultrafin, intégré en usine au cœur de la semelle, sans batterie (environ 1,5 g). Sa mission : suivre l’usure fonctionnelle de l’amorti au fil des sorties et indiquer le bon moment pour remplacer la paire. À la clé : un signal de fin de vie compréhensible, et une orientation vers le recyclage quand c’est le moment. Arkema s’associe à Movmenta (capteur SOLLO) pour porter la techno chez les marques ; un premier déploiement commercial est visé à l’été 2026, d’abord sur des modèles haut de gamme.
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Ce mardi 30 septembre, Frédéric Simottel a reçu Nicolas Barattolo, cofondateur et CTO de Movmenta, et David Dupont, vice-président de l’activité Polyamides de spécialités chez Arkema. Ils se sont penchés sur le capteur Sollo, une innovation signée Movmenta et Arkema, pour mettre fin aux discours approximatifs sur l’usure des chaussures, dans l’émission Tech & Co
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Ce que l’innovation apporte
Jusqu’ici, les capteurs mesuraient surtout le coureur (allure, cadence, charge). Ici, on mesure l’équipement. Placé au cœur de la semelle, le capteur observe des paramètres liés à l’épaisseur et à la capacité d’absorption. Les données remontent vers une application (marque ou Movmenta) qui affiche :
- un niveau d’intégrité de l’amorti,
- une tendance d’évolution au fil des semaines,
- une alerte de fin de vie quand le seuil raisonnable est franchi.
Aucune recharge à gérer : le système est passif. Aucune manipulation : l’intégration se fait en production, dans la supply chain des marques. L’intérêt est double : fiabilité (pas de bricolage) et simplicité d’usage (rien à penser avant d’aller courir).
Pourquoi c’est pertinent
La fourchette 400–600 km n’est qu’un ordre de grandeur. L’usure réelle varie selon le gabarit, la façon d’attaquer (talon, médio, avant-pied), les surfaces (bitume/chemins), la chaleur, l’humidité et le rythme d’entraînement. Deux coureurs au même kilométrage peuvent avoir des amortis dans des états très différents. Un indicateur embarqué lié à ta paire et à ta pratique remet de l’objectivité là où, jusqu’ici, on avançait surtout au feeling.
Côté prévention, l’idée n’est pas d’en faire trop : quand l’amorti s’affaisse, une part plus importante de l’impact remonte vers tibias, genoux, fascia. Le capteur ne remplace pas l’écoute des sensations, mais il élimine une part d’aléatoire : on agit avant le signal tardif (la gêne qui s’installe) plutôt qu’après.
Côté budget et écologie, c’est du bon sens : éviter de remplacer trop tôt (kilomètres utiles perdus) comme trop tard (récupération plombée, parfois soins). L’orientation recyclage intégrée au signal de fin de vie donne une sortie claire à la paire, au bon moment.
Ce que disent la pratique et la recherche
On cite souvent 400–600 km comme repère, mais les travaux de synthèse en biomécanique montrent surtout une baisse progressive de la capacité d’absorption autour de ces valeurs avec une grande variabilité selon matériaux, profils et conditions d’usage. Les revues épidémiologiques, elles, rappellent que les blessures chez les coureurs réguliers sont fréquentes sur une année (taux variables selon la population et la définition retenue). La conclusion est simple : les moyennes existent, mais elles ne suffisent pas pour décider au cas par cas. Suivre l’amorti là où il s’use, puis croiser avec ses sensations, rend la décision plus juste.
Intégration et expérience d’usage
Le capteur est encapsulé durant l’assemblage, comme un composant de la chaussure. Côté coureur, tout passe par une app : un repère lisible, une tendance, une alerte. L’objectif n’est pas d’ajouter un tableau de bord de plus, mais un signal clair pour décider au bon moment. L’architecture “passive, intégrée, orientée décision” se traduit par zéro charge mentale et zéro geste supplémentaire.
Dans la vraie vie
L’entraînement ne “dépend” pas du capteur ; le capteur sécurise l’équipement qui permet d’enchaîner les semaines.
- On arrête de deviner si la paire peut “faire 100 km de plus”.
- On anticipe le remplacement au lieu d’improviser la veille d’une séance clé.
- On évite l’erreur classique : garder une paire “pour finir un cycle” alors que l’amorti a décroché.
- On garde la main : si le corps dit prudence (tibias qui sonnent creux, lourdeur anormale après un footing facile), on allège, même si l’app n’a pas encore basculé en alerte ; si tout est impeccable mais que l’app invite à la vigilance, on peut concéder une ou deux sorties faciles — pas trois semaines.
Ce que l’annonce et l’ITW laissent entrevoir
On commence enfin à mesurer la chaussure, pas seulement le coureur. La techno est pensée pour une intégration industrielle (modèles premium d’abord), avec l’ambition d’en faire un standard et d’inclure un parcours de recyclage clair au moment opportun.
Points à retenir
- Passif, intégré, sans recharge : on court, c’est tout.
- Signal utile : état d’amorti + alerte de fin de vie.
- Objectif : décider au bon moment, sans gaspiller ni se blesser.
D’ici l’été 2026
- Premiers modèles équipés chez des marques partenaires (haut de gamme au départ).
- Indicateur dans l’app, alerte de fin de vie, recyclage proposé.
- Élargissement si l’adoption suit (plus de modèles, plus d’usages).
En bref
Un capteur discret qui suit l’amorti réel et indique quand changer : c’est la brique qui manquait pour décider simplement, protéger l’entraînement et gérer proprement la fin de vie de la paire.
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