Marathon de Chicago : parcours en détail, stratégie d’allure (pacing) et pièges

Quand tu entres dans Grant Park au petit matin, Chicago vibre déjà. Le speaker, la ligne de départ qui s’étire sur plusieurs vagues, les gratte-ciel au loin… tout pousse à partir trop vite. Et pourtant, c’est un marathon qui récompense les coureurs lucides : plat, roulant, avec un public qui te porte. Voici le tracé, les zones clés où rester vigilant, et la stratégie qui fait souvent la différence. Juste pour rappel c’est le dimanche 12 octobre vers 14h que le départ sera donné.

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Le parcours, quartier par quartier

Départ – Grant Park (km 0 à 3). L’avenue Columbus est large, mais la densité est énorme. Tu passes rapidement sous un premier pont et un court tunnel : la perte GPS est fréquente ici. Fie-toi au ressenti et aux panneaux kilométriques/miles, pas à la montre.

Boucle nord – River North > Old Town > Lincoln Park (km 3 à 14). Routes plates, ambiance de fête, quelques ponts métalliques recouverts de tapis (ça peut glisser si c’est humide). Le parcours serpente : évite les zigzags pour “gagner” des mètres, ça coûte de l’énergie pour rien.

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Centre-ouest – West Loop > Greektown > United Center (km 14 à 21). Roulant, avec de grands axes et un public dense. L’endroit parfait pour s’installer sur l’allure cible et rester économique. Si le vent s’invite, cours à l’abri d’un petit groupe.

Retour vers le Loop & sud – Little Italy > Pilsen > Chinatown (km 21 à 35). Les quartiers sont ultra-sonores : fanfares, pancartes, encouragements en continu. C’est grisant… et c’est souvent là que je vois des coureurs payer un départ trop optimiste. Garde ton calme, relance après chaque virage, mais sans emballement.

Michigan Avenue – l’avenue décisive (km 35 à 41). L’axe est rectiligne, parfois exposé au vent. La pente est quasi plate, mais la fatigue centrale se fait sentir : c’est l’endroit où la gestion en amont paie cash.

Dernière rampe et finish – Grant Park (km 41 à 42,195). Tu retraverses un pont et tu affrontes une courte bosse juste avant d’entrer dans le parc. Elle est brève, mais place-la dans ton scénario : quelques foulées plus courtes, tu bascules, et la ligne est là.

Les pièges (et comment les éviter)

1) Le GPS trompe au départ et au centre. Entre tunnels, ponts et “canyon urbain”, la montre est vite fantaisiste. Astuce : programme des tours manuels au passage des panneaux (ou laisse la montre tourner, mais fies-toi à l’effort perçu et à la FC).

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2) Les ponts métalliques. Ça vibre, ça peut glisser. Pose de pied souple, cadence un chouïa plus haute, pas de trajectoires agressives pour doubler.

3) Les virages et la tentation de couper. Le parcours comporte pas mal d’angles droits. Reste propre sur tes lignes sans jouer au slalom : l’énergie gagnée est illusoire, la fatigue neuromusculaire est bien réelle.

4) Les miles au lieu des kilomètres. Les ravitos et repères sont en miles. Anticipe ton timing de gels en minutes plutôt qu’en distance (ex. 30’ – 60’ – 90’ – 120’), tu seras à l’aise quel que soit le panneau.

5) La météo d’octobre à Chicago. Ça peut être frais et idéal… ou doux et ensoleillé. Prévois plan A/plan B : manchons/poncho jetable au départ, casquette et crème si le soleil tape, ou gants fins si le vent est piquant.

6) Le vent sur Michigan Avenue. Si ça souffle, cale-toi dans un petit groupe et garde la foulée compacte. Mieux vaut perdre 2–3 secondes/km abrité que te mettre dans le rouge tout seul.

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7) La bosse finale oubliée. Elle surprend ceux qui n’ont plus de réserve. Visualise-la : 30 à 40 secondes de concentration, puis tu te laisses glisser jusqu’à la rubalise.

Les vrais atouts du “Chi”

  • Un parcours extrêmement roulant. C’est l’un des circuits majeurs où les records tombent : longues portions plates, revêtement rapide.
  • Un public de folie. L’énergie te porte, surtout dans Pilsen et Chinatown.
  • Une logistique huilée. Vagues de départ, ravitos réguliers, larges avenues : parfait pour dérouler.

La conséquence ? Chicago pardonne peu les erreurs d’allure, mais si tu cours avec la bonne stratégie, il te renvoie la pareille par des minutes gagnées sans forcer.

Ta stratégie d’allure (simple et efficace)

De 0 à 5 km : retenue intelligente. Reste 5–10 s/km plus lent que ton objectif, le temps de s’extraire de la densité et de laisser le GPS se stabiliser. Respiration calme, bras relâchés.

De 5 à 25 km : caler l’économie. Tu te poses à AS42 (allure spécifique marathon) avec une cadence stable. Pense “bas du corps qui pousse / haut du corps détendu”.
➜ Tu peux t’entraîner à cette gestion avec l’AS marathon fin rapide et le seuil par blocs longs.

De 25 à 35 km : vigilance et mini-bilans. Tous les 2–3 km, scan rapide : souffle, tension des épaules, contact au sol. S’il y a du vent, cherche un groupe “au tempo”.

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De 35 à 40 km : tenir droit et propre. Si tu as bien géré, tu es dans le fameux negative split, au minimum à allure constante. Raccourcis légèrement la foulée si les quadris tirent.

Au 41e : bosse = contrôle. Regarde 10–15 m devant, pousse en cadence. Tu bascules, tu ouvres, et tu profites.

Hydratation et gels : un scénario qui tient

  • Hydratation : quelques gorgées à chaque ravito (pas besoin de boire le gobelet entier). Alterne eau/boisson isotonique selon tolérance.
  • Gels : vise 4 apports sur la course, placés par temps (ex. 30’ – 60’ – 90’ – 120’). Entraîne-toi à les prendre à AS42 pour éviter la surprise digestive.
  • Sodium : s’il fait doux/chaud, pense à un apport d’électrolytes (pastille ou boisson) pour limiter les crampes.

Ce que montrent les études d’endurance longue : le maintien d’un apport glucidique régulier (plutôt que des “pics” aléatoires) stabilise l’allure et retarde la dérive cardiaque. Rien de spectaculaire : juste de la régularité.

Prépa type : les briques qui fonctionnent bien

Tu n’as pas besoin d’un arsenal compliqué ; tu as besoin de 3 familles de séances placées au bon moment.

  1. Allure spécifique marathon (AS42).
    Exemple : 2 × 6–8 km à AS42 (récup 3–4’), puis une AS42 avec fin rapide sur tes grosses semaines.
  2. Seuil par blocs longs.
    Exemple : 3 × 10 min au seuil, récupération 3’, pour muscler l’économie de course.
  3. Sorties longues construites.
    Exemple : 1 h EF + 20–30 min à AS42, ou sortie mixte EF + AS. Le but : apprendre à boire/manger en mouvement et tenir la posture quand la fatigue arrive.

Complète avec de l’endurance fondamentale (70–80 % du volume) et une PPG légère pour garder le dos/ceinture solide. La littérature sur la polarisation (Stephen Seiler) rappelle que la base facile est ce qui permet d’encaisser les blocs spécifiques.

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Check-list matériel & logistique

  • Chaussures déjà validées sur sortie longue spécifique, lacets bien réglés (double nœud).
  • Tenue modulable : manchons/gants fins possibles, poncho ou sac poubelle jetable pour l’attente au départ.
  • Gels répartis (ceinture, poches), un sachet de secours si tu fais tomber l’un d’eux.
  • Plan B météo : casquette/lunettes en cas de soleil, vaseline aux points de frottement si humidité.
  • Ravitos : repère d’avance tes tables préférées (gauche/droite) pour éviter les zigzags.

Et maintenant, cap sur Grant Park

Tu l’auras compris : si tant de coureurs explosent sur Michigan Avenue, ce n’est pas parce que Chicago est “trop dur”. C’est tout l’inverse : un parcours généreux qui rend exactement ce que tu lui donnes. Calme au départ, économie au milieu, lucidité dans les virages, nutrition régulière… et la bosse finale devient anecdotique. Le reste, c’est la ville qui te le offre : du rythme, du public, et la sensation que la ligne d’arrivée vient te chercher.

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