Je te plante le décor : j’ai déjà fini une rando de 6 h avec les pieds en piscine… et j’ai aussi traversé un trail d’orage, pieds au sec, alors que le reste du corps gouttait. La différence ne tenait pas qu’au logo “imperméable” sur la boîte. Dans cet article, je t’explique comment je juge la vraie tenue sous la pluie — et quelles chaussures s’en sortent vraiment quand ça dégouline.
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Contexte : ce que “imperméable” veut dire… et ce que ça ne veut pas dire
On confond souvent membrane imper-respirante (type Gore-Tex, eVent, etc.), traitement déperlant durable (DWR) et construction (tige, languette, pare-pierres, coutures). Trois éléments qui jouent chacun un rôle distinct :
- Imperméabilité (colonne d’eau / Hydrostatic Head) : plus la valeur est élevée (ex. 10 000–20 000 mm), plus la membrane résiste à la pression de l’eau. Ça protège des pluies soutenues et des éclaboussures.
- Respirabilité (MVTR/RET) : elle détermine la vitesse à laquelle la vapeur de transpiration s’évacue. Sur le terrain, une membrane très “hermétique” garde le pied au sec de la pluie… mais peut l’humidifier de l’intérieur si tu chauffes.
- Traitement DWR : sur l’extérieur de la chaussure, il fait perler l’eau. Quand il s’épuise, le textile “boit”, colle à la membrane et étouffe la respirabilité, d’où sensation d’humidité.
- Construction critique : languette soufflet (gusseted) jusqu’en haut, coutures étanchées, œillets qui ne fassent pas gouttière, col qui freine l’entrée d’eau par le haut, semelle et pare-pierres qui éloignent les flaques des zones de flexion.
Traduction terrain : sous grosse pluie, l’eau cherche le point faible (flexion avant-pied, haut du collier, languette, œillets). La meilleure membrane ne compense pas une languette non soufflet, une coupe trop basse, ou un DWR rincé.
Les 5 erreurs qui ruinent l’imperméabilité
- Confondre “déperlant” et “imperméable”. Un mesh déperlant tient 10–20 minutes de crachin ; sous averse + flaques, c’est noyade.
- Coupe trop basse pour ton terrain. Sur sentier trempé, l’eau entre par le col. Une mid-cut ou une guêtre légère change tout.
- Languette non reliée (pas de soufflet) : l’eau passe par le couloir des lacets. Sur chemins bombés ou sous pluie à l’oblique, c’est le premier point d’infiltration.
- Négliger le DWR et les coutures. DWR HS = textile saturé = pieds moites “comme sous la pluie”. Et une couture non protégée finit par suinter.
- Mauvais système chaussettes. Le coton pompe et garde l’eau. Résultat : sensation de froid, échauffements, ampoules.
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Qu’est-ce qui tient vraiment sous la pluie ?
1) Les “membrane + languette soufflet + coupe adaptée”
- Chaussures de rando low/mid avec membrane et languette soufflet jusqu’en haut : c’est le combo le plus fiable pour marcher longtemps sous la pluie. La mid-cut limite l’entrée par le haut.
- Chaussures de trail “all weather” (AW/GTX) avec soufflet : ça tient bien sur footing/rando-course sous pluie soutenue ; attention à la respirabilité si tu pousses l’intensité.
2) Le cuir traité (pleine fleur) bien entretenu
Un cuir de qualité, graissé + DWR, avec coutures protégées, peut être très convaincant sous pluie continue. Plus lourd, moins respirant quand il est gorgé, mais très durable si tu entretiens.
3) Les hybrides + guêtres
Certaines chaussures appliquent un pare-boue haut, une bande étanche autour de l’avant-pied, et misent sur une guêtre pour fermer le haut. En terrain herbeux trempé ou boueux, c’est souvent le meilleur compromis poids/étanchéité/respiration.
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1) Check rapide en magasin (2 minutes) :
- Presse l’avant-pied : repère les zones de flexion → y a-t-il un renfort qui dévie l’eau ?
- Languette : soufflet continu des deux côtés jusqu’en haut ?
- Œillets : évitent-ils de creuser une gouttière ?
- Col : assez haut/structuré pour ton usage (pluie, herbe haute) ?
- Sensation : volume chaussant suffisant pour accueillir chaussette technique sans comprimer (compression = froid).
2) À la maison (test bassine + douche) :
- DWR : perlage homogène ? Si l’eau s’étale, ré-imperméabilise (spray sans silicone, spécial membranes).
- Joint languette : verse un mince filet sur les lacets : si tu sens un froid instantané sur le cou-de-pied, point faible → à compenser par guêtre.
3) En sortie pluvieuse : protocole “pieds secs”
- Chaussette technique (laine mérinos ou synthétique hydrophobe).
- Guêtres légères en herbe haute ou sous averse prolongée.
- Pansement anti-frottement aux zones sensibles (base du petit orteil, talon).
- Rotation : alterne une paire membrane et une paire plus respirante selon les jours → limite la saturation.
- Entretien : rince boue, sèche à l’air (pas radiateur), enlève semelles, mets papier journal ou sachets silica la nuit, réactive DWR (séchage tiède si le fabricant l’autorise).
4) Cas particuliers
- Footing intense sous pluie : privilégie mesh déperlant + guêtre pour respirer ; accepte des pieds humides mais chauds, moins d’ampoules.
- Rando lente par temps froid : membrane + mid + chaussette mérinos + guêtre = pieds secs & chauds.
- Boue profonde/ruisseaux : aucune chaussure basse ne gagne si l’eau passe par le col. Guêtres… ou tige plus haute.
5) Quand la membrane n’est pas la solution
Si tu transpires beaucoup, une membrane peut te mouiller de l’intérieur. Je préfère alors mesh + guêtre + chaussette mérinos, et j’accepte l’humidité gérable plutôt que le sauna.
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Mon retour terrain (mini-story)
Sur un trail orageux de fin d’été, j’avais choisi une paire de trail membrane “AW”… mais sans soufflet complet. Au bout de 40 minutes, lacets saturés, l’eau a filé par la languette : orteils en glaçon. Deux semaines plus tard, même pluie, nouvelle paire avec soufflet + guêtres courtes. Résultat : pieds secs 2 h, simple humidité tiède ensuite, zéro ampoule. La membrane n’était pas meilleure : c’est la construction (et la guêtre) qui a fait la diff’.
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Ce que tu dois retenir
- “Imperméable” ≠ “déperlant” : sous vraie pluie, vise membrane + DWR actif + languette soufflet.
- Le point faible, c’est l’entrée par le haut : guêtres ou coupe mid changent la donne.
- Respirer, c’est rester au sec : entretien régulier du DWR, chaussettes mérinos/synthé, pas de coton.
- Teste avant terrain : check languette/œillets en magasin, test filet d’eau à la maison.
- Adapte au contexte : footing intense → plus respirant ; rando froide lente → membrane + guêtre.